Que sont les syndromes myélodysplasiques ?
Les syndromes myélodysplasiques (SMD) caractérisent un ensemble d’anomalies de la moelle osseuse se traduisant par une hématopoïèse inefficace, c’est-à-dire que le processus de différenciation des cellules souches hématopoïétiques (CSH) dans les trois types cellulaires du sang (globules rouges, globules blancs et plaquettes) est altéré. La gravité de la maladie est variable en quantité et en qualité des cellules, plusieurs lignées pouvant être touchées simultanément ou non, et de façon inégale.
Du point de vue clinique, les patients sont atteints de fatigue (anémie), d’infections récurrentes (leucopénies) ou de saignements plus fréquents liés au manque de plaquettes (thrombopénies). L’arsenal thérapeutique utilisé est pauvre et s’adapte au degré de gravité de la maladie. Les traitements des formes avec anémies prédominantes peuvent évoluer de l’injection d’érythropoïétine (EPO) jusqu’aux transfusions sanguines régulières. Le traitement le plus efficace demeure l’allogreffe de moelle osseuse mais n’est que très rarement pratiquée du fait de l’âge médian des patients atteints de SMD (65 ans). Enfin, la propension des SMD à évoluer en Leucémie Aiguë Myéloïde (LAM) fait qu’ils ont historiquement été définis comme des états pré-leucémiques.
Nos recherches sur les syndromes myélodysplasiques
Les SMD sont à ce jour principalement étudiés du point de vue clinique ; différents traitements (nouveaux médicaments ou associations de médicaments) sont testés directement sur les patients dans le cadre de protocoles de recherche clinique. En parallèle à ces études cliniques, peu d’équipes de recherche fondamentale se consacrent à l’étude des SMD. La compréhension des mécanismes de cette maladie et l’identification des causes est actuellement abordée essentiellement sous l’angle du séquençage à haut débit (NGS). Nous privilégions une approche plus globale de la niche hématopoïétique avec l’objectif premier d’être appliqué aux niveaux clinique et thérapeutique. C’est pourquoi nous travaillons sur 2 approches de cette maladie en nous limitant au volet anémie :
- La recherche d’un outil de diagnostic fiable et rapide pour que les patients et les médecins puissent rapidement mettre en place un protocole médical.
- La compréhension de cette maladie en fonction de sa gravité. Les traitements actuels permettent de pallier aux manques de cellules (Par exemple, des injections d’EPO pour que la moelle osseuse fabrique plus de globules rouges) mais la maladie et ses causes sont toujours présentes.
Pour ce faire, nous avons établi un double axe de recherche :
- Sur les cellules souches hématopoïétiques que nous faisons se différencier en globules rouges. Nous étudions plusieurs étapes de ce processus afin d’identifier des différences entre des malades et des patients contrôles.
- Sur les cellules souches mésenchymateuses (CSM) qui sont des aides pour ces CSH. En effet, les cellules souches mésenchymateuses sont celles qui vont permettre de fabriquer les os, le cartilage et la graisse notamment. Des modifications de ces cellules ont été mises en évidence dans les SMD et nous essayons d’en comprendre les causes.
Notre approche peut se résumer par : « qui de l’œuf ou de la poule est arrivé le premier » ou qui des CSM et des CSH sont malades en premières ?
Pour plus d’informations sur cette maladie :
Association de malades – Connaître et Combattre les Myélodysplasies